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Les guerres de l’opium ou le préambule de l’effondrement chinois (1/3)

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La Chine n’a pas toujours été ce pays que nous connaissons aujourd’hui : un pays à l’économie florissante, incontournable dans le paysage géopolitique mondial, et dont le sort de bien d’autres pays semble dépendre désormais ; en effet, pendant près d’un siècle, la Chine aura été sous la domination politique et commerciale occidentale, un déclin jalonné par la chute d’une dynastie jusqu’alors séculaire, à la suite de ce que beaucoup eurent fini par appeler, les guerres de l’opium.

A l’origine de la première guerre de l’opium, un différend portant sur le commerce d’opium entre Chinois et Britanniques, les uns revendiquant l’arrêt du trafic à l’intérieur de leurs frontières, les autres réclamant au contraire, la poursuite du commerce à l’intérieur du territoire

A l’origine de ce conflit, débuté en 1839 pour le premier, des distensions commerciales entre la Chine de la dynastie Qing et le Royaume-Uni : à l’époque la Chine, bien que relativement fermée sur elle-même en raison de mentalités fortement conservatrices voire même xénophobes exporte, en particulier en Europe où les bibelots chinois rencontrent un franc succès. En situation de quasi-autarcie, le pays impose alors ses conditions aux pays occidentaux, usant et abusant du protectionnisme, et engendrant de ce fait, un impressionnant déséquilibre commercial en sa faveur.

De son coté, le Royaume-Uni importe, principalement du thé, de la soie ou de la porcelaine en provenance des exploitations chinoises. Mais le Royaume-Uni exporte aussi, en particulier de l’opium, préparation psychotrope en partie produite à partir du pavot, une substance que le Royaume-Uni possède alors massivement à travers l’exploitation de sa colonie indienne. Le commerce est lucratif et les exportations s’intensifient, notamment en Chine où rapidement, la balance commerciale vis-à-vis du Royaume-Uni s’inverse, appuyée par le corruption de fonctionnaires chinois qui contrôlent le trafic de drogue dans le pays. Face à l’ampleur du désastre, une première prohibition est adoptée en 1729 par l’empereur Yong Zheng, complétée en 1796 par un second édit confirmant l’interdiction du trafic d’opium sur le territoire, mais le trafic subsiste, le commerce se déroulant désormais dans la clandestinité. Le XVIIIe siècle s’achève petit à petit, et l’opium fait des ravages dans l’Empire chinois, malgré différents édits visant à limiter le phénomène.

En 1838, un nouvel acteur est nommé : Lin Zexu. Proclamé commissaire impérial de la province du Guangdong par l’empereur Daoguang, celui-est chargé de mettre un terme au trafic d’opium dans le pays, en particulier à travers le contrôle du port de Canton, où transite la majorité des cargaisons d’opium. Rapidement la situation s’enivre, Lin Zexu confisque tous les stocks d’opium de la ville et édicte un nouveau règlement, imposant à tous les bateaux entrant dans les eaux territoriales chinoises d’être fouillés. La réaction anglaise ne se fait pas attendre : en 1839, suite à l’édiction de ce règlement et à la destruction des stocks d’opium présents à Canton par Lin Zexu, lord Melbourne, alors Premier Ministre de la reine Victoria finit par convaincre le Parlement britannique d’envoyer un corps expéditionnaire à Canton, de manière à contrôler l’action de Lin Zexu. A leur arrivée, les navires britanniques sont accueillis par les tirs des bateaux chinois, l’empereur décide d’interdire définitivement l’accès au port de Canton aux Britanniques : c’est le début de la première guerre de l’opium, qui durera pendant près de trois ans.

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